Port Atlantique La Rochelle, 6ème port de marchandises français, et A2D, PME rochelaise réalisent une prouesse technique inédite : fusionner en un seul modèle 3D les données aériennes capturées par drone et les relevés bathymétriques sous-marins de la vedette Cassiopée. Cette innovation permet une surveillance complète des digues de protection, de la surface jusqu’aux fondations immergées, faisant économiser des centaines de milliers d’euros au Port en évitant des travaux non nécessaires, grâce à un diagnostic précis de l’état réel de l’intégralité de l’ouvrage.
Un enjeu majeur pour la protection du littoral
Les digues de protection constituent des infrastructures critiques pour la sécurité portuaire et littorale. Leur surveillance régulière, tant en partie émergée qu’immergée, représente un défi technique et opérationnel majeur. Les méthodes traditionnelles d’inspection sont chronophages, coûteuses et exposent les équipes à des risques importants, particulièrement en zone de marnage.
Le Port a initié un projet innovant combinant acquisitions bathymétriques et photogrammétriques, expérimenté sur la surveillance de la digue de la plage de Chef de Baie. L’objectif : observer, analyser et mesurer l’évolution temporelle des enrochements et détecter automatiquement les mouvements des blocs.
Au-delà des bénéfices opérationnels, cette solution s’inscrit dans une démarche d’innovation responsable. A2D a développé des algorithmes alliant géométrie discrète et intelligence artificielle frugale, conçus et développés en France, qui optimisent la consommation de ressources informatiques et permettent de réduire drastiquement l’empreinte carbone. Résultat : une solution qui consomme peu de ressources serveur, réduit les déplacements physiques en bateau et diminue l’impact environnemental global de la surveillance portuaire.
Le Port de La Rochelle reporte des travaux grâce à un diagnostic ultra précis
A2D a développé une solution fusionnant les données issues de deux sources complémentaires : les relevés sous-marins de la vedette hydrographique du Port et les photos acquis par drone pour les parties émergées.
Le processus se déroule en trois étapes : d’abord, la captation des données terrain ; ensuite, la reconstruction automatique d’un jumeau numérique 3D de la digue sans discontinuité entre les zones immergées et émergées ; enfin, l’analyse automatique A2D Fast qui établit en moins de 24h après une liste exhaustive des défauts détectés sur l’ouvrage (fissures, déplacements d’enrochements, affouillements, disjointements). Cette cartographie numérique, accessible via la plateforme SaaS d’A2D, permet aux gestionnaires du Port de visualiser chaque anomalie géolocalisée, de la classer par niveau de criticité et d’anticiper les interventions de maintenance prioritaires.
« Le gain de temps est immense, les équipes n’ayant plus à se déplacer en bateau pour faire de grandes inspections chronophages, le système leur amenant uniquement les alertes prédéfinies », explique Bruno Baron, Président de l’OIP Atlantique. « Au vu des bénéfices apportés par cet outil, nous souhaitons étendre cette méthode sur d’autres ouvrages maçonnés du port, sur des ouvrages en béton armé, des enrochements de digues et rien ne nous empêche d’imaginer l’inspection de la base sous-marine au moyen d’un drone sous-marin ! »
Pierre Loonis, fondateur d’A2D, précise : « La continuité des nuages de points 3D entre bathymétrie et photogrammétrie était un véritable défi technique. Notre plateforme permet désormais un suivi temporel des évolutions structurelles (Année 0, N+1, N+2…), transformant l’inspection ponctuelle en surveillance préventive. »
L’impact financier est significatif : grâce à cette analyse précise de l’état de la digue, des travaux prévus ont pu être reportés, faisant économiser des centaines de milliers d’euros au Port tout en garantissant la sécurité des infrastructures.
Une convention stratégique pour l'avenir du littoral atlantique
Port Atlantique La Rochelle et A2D ont donc officialisé en septembre 2025 leur partenariat par la signature d’une convention ambitieuse structurant leur collaboration. Cette convention constitue bien plus qu’un simple accord technique : il pose les fondations d’une nouvelle approche de surveillance des infrastructures maritimes à l’échelle du littoral charentais. Le démonstrateur sera présenté lors des Assises de l’Économie de la Mer à La Rochelle les 4 et 5 novembre 2025, événement majeur réunissant les acteurs portuaires nationaux et internationaux. L’objectif affiché est d’établir une référence méthodologique reproductible pour l’ensemble des ports et collectivités du littoral atlantique confrontés aux mêmes enjeux de surveillance d’ouvrages de protection.
À propos d'A2D
PME rochelaise spécialisée dans l’inspection par intelligence artificielle, A2D développe des solutions de surveillance d’infrastructures combinant acquisition de données, modélisation 3D et détection automatique d’anomalies.
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